Riche sur papier, mais pauvre en liquidités: le piège des successions bien garnies
Lorsqu’on parle de plan successoral, plusieurs personnes affirment ne pas avoir besoin d’assurance-vie, sous prétexte qu’elles « ont suffisamment d’actifs ». Après tout, une maison payée, des placements, un chalet, peut-être même une entreprise — tout cela semble suffisant pour assurer la sécurité financière de leurs proches.
Mais la réalité est souvent bien différente. Ce que plusieurs oublient de considérer, c’est le coût fiscal associé à ces actifs au moment du décès.
Les actifs ne se transfèrent pas sans frais
Au décès, le gouvernement considère généralement que vous avez vendu tous vos actifs à leur juste valeur marchande, même si ce n’est pas le cas. C’est ce qu’on appelle une disposition présumée.
Résultat : il faut payer l’impôt sur les gains en capital accumulés au fil des ans.
Prenons un exemple simple :
Vous possédez un chalet acheté 150 000 $, maintenant évalué à 500 000 $. Au décès, le gain en capital imposable est de 350 000 $, dont 50 % est imposable. Selon votre taux d’imposition, vos héritiers pourraient devoir débourser plus de 80 000 $ à 100 000 $ en impôts, simplement pour pouvoir conserver ce chalet.
Et ce n’est qu’un actif parmi d’autres : placements non enregistrés, immeubles locatifs, REER, tout cela s’additionne rapidement.
Le problème de liquidités
Même si vos héritiers héritent d’une valeur importante, cela ne veut pas dire qu’ils auront l’argent liquide nécessaire pour payer les impôts.
Souvent, ils se retrouvent devant un dilemme :
Vendre rapidement un bien pour payer la facture fiscale (souvent à rabais, faute de temps);
S’endetter temporairement pour couvrir le montant dû;
Ou encore renoncer à certains actifs, faute de moyens pour les conserver.
Autrement dit, vous pouvez leur léguer un beau patrimoine sur papier, mais difficile à préserver dans les faits.
Le rôle de l’assurance-vie
C’est ici que l’assurance-vie prend tout son sens. Elle permet de fournir immédiatement des liquidités à votre succession, sans impôt. Ces montants peuvent servir à :
Payer les impôts dus sur les gains en capital;
Couvrir les frais funéraires, juridiques et notariés;
Éviter de vendre précipitamment des biens de valeur ou des placements à un mauvais moment;
Préserver le patrimoine familial intact.
L’assurance-vie n’est donc pas un luxe réservé à ceux qui n’ont pas d’actifs : c’est un outil de planification successorale essentiel, même — et surtout — pour ceux qui en ont beaucoup.
En conclusion
Avoir des actifs, c’est une excellente chose. Mais planifier leur transfert, c’est encore mieux.
Penser que vos proches « s’arrangeront avec ça » peut leur causer bien plus de stress que de sécurité. Une bonne stratégie successorale vise non seulement à transmettre ce que vous avez bâti, mais aussi à leur donner les moyens de le conserver.